Bonne-Espérance 32

Bonne-Espérance 32

Logements à loyer subventionné (LLM) et contrôlé (LLA)

Réalisation d’un immeuble Minergie-P-Eco® de 37 logements au chemin de Bonne-Espérance 32 (Bâtiment B)

Ce projet initié en 2010, s’inscrivait dans une vision durable et avait valeur de test pour l’écoquartier des Plaines-du-Loup. L’objectif était d’offrir des logements à prix abordable tout en répondant au concept d’une société à 2’000 watts, et en respectant les standards Minergie P-éco. Situé dans le quartier des Faverges à Lausanne, sur un terrain de la Ville, il a été co-réalisé par la SILL et la FLCL. Le projet comprend 59 logements subventionnés et à loyers contrôlés, ainsi qu’une maison de quartier. Deux bâtiments compacts, dont celui de la SILL formé de deux volumes décalés pour conserver une échelle domestique, s’alignent le long du chemin de Bonne-Espérance afin de libérer une prairie au sud. Les façades s’évasent entre les deux bâtiments, ouvrant ainsi une large perspective sur la forêt et la Vuachère. Les typologies des appartements optimisent la lumière naturelle en situant les locaux de service au centre et intègrent des espaces habituellement peu présents dans cette catégorie de logement tels qu’une cave d’étage et un espace sans affectation précise.

Economie n’est pas synonyme de banalité ! Les habitant.e.s de ces logements subventionnés et à loyers contrôlés peuvent expérimenter des espaces et les vivre selon leurs envies. Qu’il s’agisse d’un escalier, d’une antichambre ou d’une loggia, l’imagination a libre cours. « Chaque appartement propose un espace ambigu, sans programme, ni diurne, ni nocturne, glissé entre les chambres. Trop petit pour en faire une chambre, trop grand pour un placard, cet espace ambigu suppose, exige même, un effort d’inventivité. Sa grande fenêtre, courant d’un mur à l’autre, nous projette au-dehors ». D’après des extraits du Bâtisseurs Suisses consacré en 2017 à TRIBU architecture.

Les deux volumes vêtus de bois se fondent dans l’environnement arborés du vallon de la Vuachère. Les balcons-loggias offrent aux habitants un espace extérieur qui se rapproche de la cabane d’observation. Les rideaux fermés, ce cocon de bois offre une pièce supplémentaire, mais une fois ouvert, il permet un rapport privilégier avec le cordon boisé de la Vuachère.
Près de quinze ans après sa conception, les espaces intérieurs, notamment les circulations et les appartements, sont restés pratiquement intacts. Dans les quelques appartements que nous avons eu l’occasion de voir ces dernières années, l’espace ambigu a été approprié par les habitants de diverses manières : bureau, espace de jeu, bibliothèque, dressing, couloir ou encore chambre de bébé. A l’extérieur, les façades en bois, patinées par le temps, varient de couleur selon la lumière et la météo, du gris argenté au brun. Des parties de foot ont laissé quelques traces sur des stores au rez-de-chaussée. Devant la placette centrale, le couvert à vélos est au maximum de sa capacité. Les habitants semblent s’être durablement installés dans ce lieu et lors de nos passages, il n’est pas rare d’être chaleureusement interpellés : « Vous êtes bien les architectes du projet ? ».

Si la forêt était déjà un atout majeur du site, les plantations réalisées lors des aménagements extérieurs se sont pleinement épanouies. Aujourd’hui, la végétation environnante, dense et généreuse, reflète fidèlement l’image projetée lors du concours d’architecture, donnant vie à un quartier où nature et habitation coexistent en parfaite harmonie.

Pour TRIBU architecture
Alvaro Varela – Directeur-associé
Architecte-urbaniste dipl. EPFL FSU